Histoire

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1000 habitants, 1000 ans d’histoire

 

Le château (collection Claude Gesbert)

Le château (collection Claude Gesbert)

Lonrai, c’est toute une histoire. Grande est la tentation d’associer à l’évolution de la commune la vie, belle et tumultueuse, de son château. Mais cela serait un raccourci pour le moins facile.
Car, au plus loin qu’en témoigne une série de documents pouvant être consultés en mairie, les premiers actes concernant la commune remontent à 1091 et évoquent l’existence du seigneur Haimeri de Lonreio, au sein d’un territoire doté d’une partie de voie gallo romaine reliant Rouen à Jublains.

 

Village de Montperthuis (collection Claude Gesbert)

L’énumération des différents seigneurs pourrait s’annoncer longue et fastidieuse, il est toutefois possible de retracer des points essentiels concernant la commune. Une solide forteresse est édifiée au 13 siècle ; Lonrai est assiégée par les Anglais au 14 siècle.
Au 15 siècle, Jean et Jacques de Silly augmentent la puissance défensive de la commune. La fille d’un des descendants de la famille épouse Jacques de Goyon Matignon. Le couple donnera naissance à Jacques de Matignon, futur Maréchal de France qui reçut la capitulation de Montgomery à Domfront. Il fera ériger Lonrai en marquisat en 1644.
Si le château passe aux mains de Leonor de Matignon, évêque de Coutances, le dernier héritier de la famille Matignon meurt en 1682. Le domaine se transmet à sa fille, épouse du marquis de Seignelay, fils de Colbert. Une alliance portera Lonrai dans la maison Montmorency-Luxembourg.

 

 

Entrée du bourg (collection Claude Gesbert)

Entrée du bourg (collection Claude Gesbert)

Les travaux de la Société historique et archéologique de l’Orne mentionnent que la vente du château de Lonrai, par le duc de Montmorency, au profit du baron Thomas Mercier a lieu en 1786. En revanche, les écrits de l’arrière-petit-fils du baron Jacques Mercier, fils de Thomas, font état d’un acte de vente en date du 17 janvier 1792. Nouveau propriétaire du château, Jacques Mercier, attaché de correspondance de la toute jeune Banque de France, prend aussi en charge les affaires commerciales de son père, à Alençon. Il est aussi voué à une brillante carrière politique et occupera notamment les postes de maire d’Alençon, conseiller général et député. L’histoire locale retiendra la brillante carrière économique et politique du baron. En revanche, les Lonréens garderont en mémoire l’homme qui, pour des raisons… que la raison ignore, prît la décision de faire raser une partie du château.

Mais qu’importe, Lonrai ne peut vivre sans château. Et c’est le comte de Seraincourt, nouveau propriétaire, en 1855, qui fera élever l’actuelle bâtisse. Armand Donon lui succédera en 1863 et y créera un haras. Le comte Le Marois achète le château en 1892. Il y installe un nouveau haras. Le domaine de Lonrai est désormais lié à l’univers du cheval.

 

Faits de guerre
Pendant la deuxième guerre mondiale, Lonrai possède un relief permettant aux Allemands d’y installer une piste d’atterrissage. Les travaux, effectués par des requis des communes environnantes, ont commencé en mai 1944, jusqu’à la Libération. Ce projet d’infrastructure a valu quelques bombardements alliés sur la commune. Peu de temps avant la Libération d’Alençon, les Allemands ont sabordé leur piste d’envol, la déflagration détruisant une partie des vitraux de l’église. Le 10 août, un détachement SS arrive à Lonrai et s’installe à la mairie. Jusqu’au 12 août, des colonnes de blindés traverseront le village, et pressées par l’avancée alliée, se réfugient en lisière du château. Elles se dispersent ensuite vers Cuissai et Colombiers. C’est aussi le 12 août que les Français entrent dans Lonrai, perdant le lieutenant Guy Lévy, lors d’une opération de reconnaissance. Il a été inhumé à l’est de Maison Brûlée.

Sources:
- Bulletins de la Société historique et archéologique de l'Orne
- "La libération dans les communes rurales du canton d'Alençon est", par Jean Adigard des Gautries
Documents consultables aux archives départementales d'Alençon et en mairie de Lonrai